hey sissy baby, why you all alone ? ((romeo&hux))

(outfit) Minuit, heure du crime, les sirènes résonnent dans toute la ville tandis que les bonnes gens ronquent à poings fermés. C’est qu’elle est belle, Londres, mais la nuit faut pas abuser, certains quartiers se vident d’la population disciplinée pour s’peupler de figures louches et pas toujours bien intentionnées, à la recherche de billets ou de petits plaisirs.
Huxley devrait être de ceux qui s’efforcent de maintenir l’ordre, à courir après les délinquant et leur faire la tronche au carré avant d’les ramener au poste, mais son rôle est tout autre face à la pègre londonienne dont il sert les intérêts en douce. Lui, son service, il le passe à dissimuler les preuves, à faire accuser les mauvaises personnes, à engueuler le abrutis qui passent pas loin d’se faire choper par la régulière, et à choper ceux qui ont vraiment trop fait les cons. C’est qu’il faudrait pas se faire griller non plus, Huxley doit bien montrer patte blanche et donner des os à ronger au comico. De là à dire qu’il leur refourgue les bons coupables, c’est encore autre chose…

Alors l’irlandais contribue au vacarme nocturne, à sa manière. Dans un studio miteux, une tête de lit cogne frénétiquement contre un mur décrépit, bruyamment, violemment. Les lattes du sommier émettent des grincements sinistres accompagnés de gémissements, crient à l’agonie sous la fougue du flic qui s’fait du bien dans une jeune prostituée tout juste arrivée des pays d’l’est. Elle est mignonne, la gamine, elle est docile aussi, et ça lui plaît à Hux, de temps en temps. Il pourrait en admirer les jolis traits tordus par le plaisir et les seins durcis s’il se trouvait pas à sa croupe à contempler sa chute de reins, à agripper ses hanches pour mieux l’abattre contre son bassin. Celle-là simule pas, celle-là lui plaît bien, il s’pourrait bien qu’il lui glisse un billet supplémentaire quand il aura fini son affaire, il s’pourrait bien qu’il revienne s’payer une séance entre ses reins si l’envie lui en r’vient. C’est une bonne soirée qui s’dessine entre ces quatre murs au papier peint défraichi. Ou tout du moins, ça l’était avant qu’la porte d’entrée se fasse défoncer par un pied furieux, et qu’un gorille s’invite dans la pièce mal éclairée. Dernier violent coup de rein du flic qui bouge pas et s’contente de tourner la tête vers l’armoire à glace à la gueule fracassée, et c’est la jolie prostituée qui rompt le contact en se recroquevillant à l’autre bout du plumard en reconnaissant son proxénète. Ca échange dans une langue slave à laquelle Huxley bite que dalle, le ton monte du côté du gorille et ça panique chez la pute. L’irlandais soupire et, entrejambe toujours au garde-à-vous, il commence à se rhabiller en observant la scène du coin de l'œil.

La braguette s’referme, l’voilà à l’étroit et ça lui plaît pas des masses. La chemise passe sur ses épaules et il a pas l’temps d’en fermer un seul bouton qu’il voit l’homme braquer un flingue sur la menue silhouette qui hurle. Huxley soupire, c’est pas comme si c’était la première fois qu’il assistait à ce genre de scène, et il a pas besoin d’piger c’qu’ils se disent pour comprendre qu’la gamine doit du pognon au trou d’balle qui la menace. D’un geste las, Huxley s’empare d’son flingue posé sous le reste de ses fringues et, d’un coup, BAM, puis BOUM. Une balle tirée en pleine tête, à l’arrière du crâne rasé du molosse qui s’effondre dans un cri hystérique de la prostituée qui tremble comme une feuille et lève un regard paniqué.

- Nan ça va, m’remercie pas. Sécurité remise au flingue, le canon finit dans la ceinture de son pantalon et disparaît sous la chemise qu’il referme à la hâte. Pas la peine d’chercher à remettre le couvert, la slave est clairement pas en état et Huxley il aime quand elles aiment. On va dire que j’te dois rien pour ce soir, ‘pis on dit qu’on est quittes, ‘kay ? La prostituée le fixe, terrifiée, soulagée pourtant, mais n’ose pas bouger ni même répondre. De toute manière elle pige rien à l’anglais. Oh, ‘pis j’te laisse t’occuper d’ça hein ? Voix ça avec l’concierge, c’est pas l’premier macchabée qu’il aurait à gérer. Un p’tite pipe et il t’fera ça avec plaisir.

Passe le manteau, fait un signe de la main et disparaît. Huxley rejoint la fraîcheur nocturne, mains dans les poches, trique sous l’froque, s’mord l’intérieur de la joue sous la frustration d’avoir été interrompu en si bonne compagnie. Le regard baissé vers son téléphone dans lequel il cherche une donzelle à appeler pour finir la nuit comme elle aurait dû s’passer, l’irlandais avance au radar, suit son instinct dans ces rues qu’il ne connaît que trop bien se soucie pas des passants tant les rues sont vides, mais aurait p’t’être dû lever la tête à un moment donné. Ça percute de plein fouet, cette silhouette fine et élancée au milieu du passage qui faisait face à une façade quelconque. Putain d’merde, t’peux pas fais gaffe où tu vas ? Huxley resserre son emprise sur son téléphone qui demeure dans sa main, peste bruyamment et lève enfin les yeux. Visage fin, bouclettes noires, jeune homme dans la fleur de l’âge aux traits féminins qui calment un peu l’sang chaud du flic. Damn, il ferait une minette plus que potable celui-là. Ca fait sourire l’irlandais qui détourne le regard pour le poser sur la façade devant laquelle s’trouve planté le jeune éphèbe. Le sourire s’élargit. Un sex-shop à l’enseigne qui crache ses couleurs néons sur leurs dégaines, paradis des amateurs de plaisirs solitaires ou accompagnés. Les yeux de l’irlandais reviennent se poser sur l’inconnu, sourire pervers aux lèvres. T’as prévu d’passer une bonne soirée, gamin ?

@Roméo Bassett

Il se marrait vraiment ici Roméo, dans cette boutique aux articles si colorés. Dire qu'à la base c'était partit sur une coup de tête, une annonce lu au détour de d'un lien alors qu'il était perdu sur le net à scroller à travers les trucs les plus random dans l'espoir de s'occuper. Employé dans un sexshop. C'était à la fois marrant à mettre sur un CV, à lâcher lors d'un repas alors qu'on racontait comment on évoluait et puis ça lui vendait une image très à la Amélie Poulain qui, assez ironiquement, était très proche de sa réalité à lui. Il avait des journées assez fun avec ses collègues, à se comporter le plus naturellement possible tout en manipulant les objets les plus insolites puis surtout il ne s'ennuyait presque jamais de ses clients qui, pour la plupart, était très haut en couleur ou à défaut terriblement amusant de part leur gène plus que visible. Non franchement il se marrait bien et lui qui était du genre à se laisser porter par le courant se disait que là, pour le coup, il pourrait y rester un moment dans ce petit ruisseau. Ça payait le toit au dessus de sa tête, ça lui apportait un peu de rire et récits amusant et il se sentait vraiment comme dans une fiction. Ouaip, il l'aimait bien son job ! Même quand on lui demandait de rester tard comme aujourd'hui à devoir donner un peu d'ordre dans la boutique avec son collègue qui lui serait chargé de la fermeture. Puis très franchement ce n'était pas comme ci il avait beaucoup plus intéressant à faire chez lui ! Si il ne finissait pas dans un bar ou à une soirée cela voudrait juste dire une soirée devant son PC à se perdre sur Youtube, donc ouai ça lui allait puis il était marrant son collègue.

Mais toute bonne chose avait une fin et il y avait bien un moment où il fallait rentrer. Il avait donc laissé son camarade gérer tandis que lui il se rhabillait, prêt à checker ses sms et autres sources d'informations sur le chemin de retour pour savoir si ce soir il allait rentrer chez lui ou non. Mais à peine avait-il mit le nez à l'extérieur de la boutique que PAF ! Il se faisait percuter par un passant un peu grognon qui n'avait bien entendu que de belles paroles à lui partager. Il lui avait alors offert un regard, un haussement de sourcil surtout, puis il était prêt à juste hausser les épaules et passer à autre chose, vraiment pas motivé à se lancer dans une quelconque joute verbale ou à chercher qui était en tort. À dire vrai son petit sourire heureux était même vite revenu alors qu'il était prêt à reprendre le cour de sa vie quand il entend la voix du type résonner à nouveau, lui portant de nouveau de l'attention « Mmh ? » avait-il d'abord demandé, tentant de reprendre le cour de cette conversation dont il n'était d'abord pas conscient, avant de regarder la boutique qu'il venait de quitter. Un sourire et même un rire s'était alors échappé de ses lèvres avant de se tourner de nouveau vers son interlocuteur, levant simplement les mains « Pas cette fois malheureusement ! Mais j'avais prévu de chercher. Quelque chose d'intéressant à proposer ? » avait-il demandé avec un large sourire. Dans sa situation rêvée ce type lui répondrais un truc du style « J'ai bien une soirée privée à te proposer, entrée par derrière uniquement. » et alors ça s'enverrait en l'air sauvagement dans la ruelle d'à côté, tel un porno. Mais hey, si déjà il pouvait lui proposer des plans de soirée intéressant il ne serait pas contre ! Autrement soit ils auraient une conversation amusante, soit pas, bref les possibilités étaient grandes « Je suis désespérément à la recherche d'un peu de fun. » une phrase volontairement à double sens histoire d'afficher bien haut le petit drapeau arc-en-ciel dans le cas fou ou ses fantasmes pourraient devenir réalité pour une fois.

La lumière criarde du néon crache sur les visages des deux protagonistes, seules âmes qui vivent dans cette rue désertée par les bonnes gens parties rejoindre les bras de Morphée. Il n’y a qu’eux, noctambules réunis devant ce temple de la luxure dont l’enseigne brille au fond des regards qu’ils s’échangent. Celui d’huxley est passé du meurtrier au douteux dès l’instant où il l’a posé sur le jeune éphèbe qui lui fait place et dont la masculinité ne fait aucun doute. Il y a quelque chose pourtant, dans ses traits, qui font s’attarder l’irlandais sur ce visage levé vers lui. C’est que c’est pas la première fois qu’le flic ripoux porte son attention sur un digne représentant d’la gent masculine, les seuls parvenant à lui donner d’autres envie que d’leur foutre son poing dans la tronche étant ceux qui s’maquillent, ceux qui s’coiffent, ceux qui s’veulent femmes. Et bordel, celui-là a du potentiel.

Hux le questionne, le jeunot lui répond sans la moindre trace d’intimidation. Et voilà qu’il lui plaît d’autant plus, qu’il fait s’élargir le sourire sur le visage de l’irlandais qui s’dit qu’il a un coup à jouer, qu’sa soirée est p’t’être pas perdue. Il lui répond qu’il a pas d’plan, Hux en a bien un en tête. Et à ce désespoir que lui partage l’éphèbe, il s’dit qu’les grands esprits ont l’air d’s’être rencontrés.

- Désespérément, hein ? Hux a l’esprit suffisamment mal tourné pour entendre l’appel du jeune homme et s’trouver tenté. C’est qu’il a la gaule, c’est qu’il a les crocs, c’est qu’le freluquet en face de lui ferait particulièrement bien l’affaire même s’il le préfèrerait avec des faux cils et une jupe courte. Qu’importe, la tentation est trop grande, ça serait dommage de s’en priver. J’suis garé un peu plus loin, ça t’dit d’me suivre à une p’tite sauterie ? C’est qu’il manie le double sens, lui aussi. C’est qu’il sait qu’si la belle gosse est intéressée, elle saura entendre c’qui l’intéresse.

@Roméo Bassett