Red red wine - Lukas

Nuit d’ivresse. Nuit de décadence.
Ton regard se pose sur l’assistance, sur les amis qui t’accompagnent, puis tu te décides à rejoindre la piste de danse, pour t’enivrer de cette musique qui t’emporte. T’es bien, et bien que tu te doutes que demain matin sera un enfer pour ta tête malmenée, tu te refuses toute clairvoyance.
Un verre à la main, tu tournes sur toi-même, un sourire complètement con sur le coin des lèvres. Tes amis te suivent dans ton délire, tous semblant avoir besoin de se décharger du stress qu’ils avaient accumulé pendant la semaine.
À bout de souffle, tu finis par rejoindre de nouveau le bar, pour te commander un verre d’eau, ton côté raisonnable et sage prenant cette fois le dessus. Tu ne conduis pas, mais tu n’as aucune envie de vomir tes tripes toute la nuit, sachant à quel point tu ne tiens que très peu la boisson.

Tenant ton verre, tu t’adosses quelques secondes au bar, un sourire se dessinant sur le coin de tes lèvres en regardant tes potes, qui eux, ne semblent visiblement point en avoir terminé. Ils s’adonnent à un freestyle complètement bancal, et tu n’es décidément pas assez bourrée pour pouvoir te joindre à eux. Tu jettes un léger coup d’œil à ta montre, et tu constates qu’il est déjà deux heures du matin, mais pour autant, tu n’as aucune envie de rentrer. Quand, tu lèves de nouveau ton visage, ton regard se fige lorsque tu le vois, lui. Visiblement, il est en bonne compagnie, et tu te mords la lèvre inférieure pour t’empêcher de hurler. Tu détailles la nana avec insistance, te demandant ce qu’il peut bien lui trouver, essayant tant bien que mal de ravaler ta putain de jalousie ; tu n’as pas le droit. C’est toi qui a décidé de mettre fin à votre relation, toi qui a décidé de t’en aller, ne pouvant supporter l’ombre qui se dressait tout autour de lui ; c’est ta décision. C’est ta décision, par conséquent, il est tout à fait endroit de coucher avec qui il veut… d’aimer, qui il veut.

T’es prise de nausée, mais paradoxalement, tu te décides à te commander un autre verre de rhum, puis un autre, détournant ton regard de cette image bien trop difficile à assumer. T’es quelqu’un de fort, mais en cet instant tu sembles perdre tout courage, toute volonté. Au bout du sixième verre, tu n’es plus vraiment toi-même, t’es spectatrice de tes agissements. Tu sais que demain tu vas t’en détester, mais pour autant, tu te diriges vers celui que tu as longtemps considéré comme l’amour de ta vie. Tu te diriges vers eux, et bien que tout ton être te hurle de faire demi-tour, tu sais que c’est trop tard lorsque son regard se pose sur toi ; et merde. Foutu pour foutu, tu te frayes une place entre eux sur la banquette, repoussant volontairement cette pute qui veut mettre le grapin sur Lukas ; ton Lukas.

« Dégage. » Tu adresses à la jeune-femme, lui jetant un regard qui lui montre qu’elle n’a pas le choix. La donzelle s’en va sans demander son reste, décidée à aller faire sa fausse pute auprès d'autres hommes. Ton regard se pose sur Lukas, et tu lui adresses un grand sourire, feignant l’innocence. « Tu méritais bien mieux, je viens de t’épargner une putain de chlamydiose. » Mais il te connait, il te connait par cœur, et il sait pertinemment que tu n’as pas agi par simple bonté d’âme. S’il n’est pas complètement stupide, il sait que tu l’as encore dans la peau. Tu t’empares du verre de l’autre conne et le siffle d’une traite, commençant à voir la monde tourner.

C'était une de ses nuits de pleine lune... Bon d'accord, la lune n'était peut-être pas pleine, pas complétement, mais qu'est-ce que Lukas s'en fout. C'est juste pour dire que ce soir, il avait envie d'en virer une. Le temps se réchauffe, les jupes sont plus courtes et ces derniers temps, les choses vont plutôt bien pour Lukas. Au boulot, c'est sous contrôle, ses petites affaires à lui se porte bien et il a eu une aventure intéressante en plus, qui aura peut-être une suite, à suivre. Alors cette soirée, il la méritait bien. Le plan de match était simple: aller dans un club de Camden, boire, danser, s'amuser, faire une rencontre, baiser avec la dite rencontre, rentrer aux premières lueurs de l'aube avec le sentiment d'être bien vivant. Simple, efficace.

Lui qui aime sortir avec sa meute ou accompagné, il se risque rarement à sortir seul, ce soir, il prenait le risque, il avait le goût de l'aventure, l'envie d'essayer. Il se sentait plutôt confiant. Si Lukas affiche en tout temps une grande confiance, pour ne pas dire carrément une arrogance, comme n'importe qui, le doute l'assaille. Mais pas ce soir. Son blouson de cuir favori mit, coiffé, après s'être observé dans le miroir, il décide qu'il est temps de lancer un signal clair aux filles qui le regarderaient et enlève son t-shirt pour remettre son blouson par-dessus. Comme ça, torse à l'air, il sera plus tentant et le signal est clair non? Si je te plais, viens danser et après, on baisera comme des dingues si t'en as envie. Ouais, il était de cette humeur.

Flashforward quelques heures plus tard et il était dans ce club, installé à la banquette, un verre à la main. Il ne l'avait pas payé celui-là, la jolie Keira lui a payé, sa rencontre sur le plancher de danse. Keira est plutôt jolie, ses origines pakistanaises ou est-ce turques? sont manifestes, une belle brune, les cheveux lisses. Il parlait avec la fille. De quoi? Pas important, l'important, c'est plutôt la lionne qui débarque pour marquer un territoire qu'elle a perdu depuis un moment déjà. Quoi, elle ne se souvient pas? C'est elle qui a forcé à l'exil son lion. Surpris, limite amusé, quand Keira lui demande si c'est sa copine, le brun ténébreux hésite, rit. Sa réaction horripile la fille, qui dégage comme demandé en les traitant de débiles. Lukas suivit son occasion perdue des yeux, la regrettant déjà. Elina et lui, c'est un cul de sac depuis leur séparation. Pourtant, elle sait, il sait, qu'être dans la merde, il pourrait encore compter sur elle et elle sur lui. Par contre, ce soir, son aide n'était pas sollicitée.

-Merde, mais d'où tu débarques comme ça? Le triage, ça se fait pas ici je te rappelle, mais à l'hosto...

Le jeune homme regarde son ex' s'enfiler un verre comme un berbère s'enfile de l'eau après une traversée du désert. Elle était sur la dérape? Pas que cela le choque. Elina est une grande fille.

-Tu sais que tu me dois un verre? Et une danse et probablement une baise aussi, mais ça, ça va.

Il lui fait sa tête de rebelle, de bad boy, irrésistible, sourire narquois. Sa belle première n'a jamais su lui dire non, sauf une fois, la dernière fois.

Spoiler:

C’est un petit con ; ça, tu l’as toujours su. Tu l’as toujours su, et dans le fond, c’est ce qui t’a toujours plu chez lui. Sa façon d’affronter le monde comme s’il lui appartenait, de dire merde à toute personne qui oserait le juger, de se foutre littéralement de tout. Tu te souviens de votre rencontre, de la manière dont il t’a eu, dans tu en es tombée amoureuse. Lui savait, quand tu toi demeurais hésitante, te demandant si t’engouffrer dans ses ténèbres ne causerait pas ta perte ; jamais tu n’as regretté. Jamais tu n’as regretté ces moments passés avec lui, vos soirées à refaire le monde, vos nuits sous les draps, vos journées à ne rien faire, à profiter simplement l’un de l’autre. Ouais, mais aujourd’hui c’est terminé, et bien que ce soit ancré dans ton esprit à l’habitude, en ce moment t’es bien trop imbibée pour réussir à faire bonne figure.

La nana s’en va, et au loin tu la regardes jeter son dévolu sur quelqu’un d’autre, et t’en es curieusement soulagée. Tu sais pertinemment que tu n’es pas dans ton droit, mais pour autant tu te permets une remarque, à laquelle il répond aussitôt. Tu ne peux t’empêcher d’arborer un sourire à l’entente de ses propos, celui-ci ayant totalement raison. Débarquer ainsi est totalement malvenue de ta part, mais maintenant que c’est fait, tu te dois de garder la face. Tu t’adosses contre le dossier, penchant légèrement la tête sur le côté, à l’entente de ses dernières paroles. Tu arques un sourcil interrogateur, un sourire au coin des lèvres, sa prose habituelle t’amusant toujours autant.

« Le triage se fait où je veux, et quand je veux, ne l’as-tu pas encore compris ? »

Tu dis avec assurance, faisant mine de croire en tes paroles, pour que lui finisse aussi par y croire. Tu croises l’une de tes jambes sur l’autre, lui jetant un regard empli de défi. Dans tes pupilles émane un feu ardent, celui qui demeure le début d’un jeu qui finira certainement par te dépasser.

« Normalement c’est à toi de me payer un verre, mais j’avais oublié que tu n’avais rien d’un gentleman. »

Ouais, et dans le fond, c’est ce que t’aimes chez lui. Il n’a foutrement rien à avoir avec les hommes de ton milieu, et c’est ce qu’il en rend séduisant à tes yeux. Tes yeux le toisent quelques secondes, s’arrêtant sur son torse, sur sa fine musculature que tu as tant de fois parcouru de tes doigts, de tes lèvres. Il est abominablement sexy, magnifique, et bien que ce ne soit point son physique qui t’ai réellement fait tomber amoureuse de lui, tu mentirais si tu affirmais qu’il n’avait pas le cul le plus délicieux que tu n’ai jamais eu la chance de regarder.
Tu finis par te lever, souhaitant honorer une partie de sa demande, et tu l’attrapes par les deux extrémités de sa veste, ne lui laissant pour ainsi dire pas vraiment le choix. Une fois que vous êtes sur la piste te danse, tu te mets à te déhancher au rythme de la musique, collant ton corps au sien, voulant inconsciemment lui faire oublier l’autre greluche, qu’il n’ait d’yeux que pour toi. Tes se posent de chaque côté de sa nuque, avant que tes lèvres ne finissent par se rapprocher de son oreille.

« En ce qui concerne la baise. » Tu souffles contre son lobe, le lui mordillant doucement. Ton visage se recule légèrement pour le regarder droit dans les yeux, avant que tes lèvres ne s’approchent dangereusement des siennes. « Tu peux toujours courir. » Tu lâches contre celles-ci, sachant dans le fond que cette danse a certainement eu raison de ta volonté de lui résister ; tu peux au moins faire illusion.

Lukas ne manque pas de réparti. Il aime à penser que derrière ses airs de bad boy, de mec impulsif, limite douchebag, ce cache un type probablement moins con qu'il n'y parait. Elina lui a souvent dit d'ailleurs, du temps qu'ils étaient ensemble, qu'il était plus brillant qu'il ne le pensait. Il n'y pas que les intellos qui savent utiliser leur tête. Et c'est parce qu'elle le connait si bien, qu'elle a pu lire en lui quand ils se sont connus plus jeune, qu'il sait, lui aussi, lire en elle. Cette réponse qu'elle lui fait, si sûre d'elle, autoritaire, impératrice, ce n'est pas la vraie Elina. C'est un masque, une performance. Lukas sait qui elle est. Cette jeune femme timide, craintive, qu'il a libéré de certaines craintes et plus encore, se libérant lui-même. Elle est convaincante, assurée, mais le brun ténébreux n'est pas dupe. Pas lui. Pas elle.

-Jolie la robe.

Changement de sujet comme pour dire, indiquer, qu'il sait que ce qu'elle vient de faire, c'est pour épater la galerie, c'est du bluff. Il n'évoquera pas non plus ce qui semble bel et bien être une crisette de jalousie alors que justement, leur rupture devait marquer le fait qu'ils sont chacun libres de prendre le chemin qu'ils veulent et de rencontrer qui ils ont envie. Est-ce qu'il a fait ce genre de "triage" quand elle lui a présenté des petits universitaires tout bien réfléchis qui en tombe pour son corps de déesse? Aucun blâme ici, il les comprend. Au lycée, Elina était belle, sexy, mais subtile, discrète quand à ses avantages. Lukas les a découvert et ça, ça lui appartient. Et non, il n'a rien d'un gentleman, cela, elle le sait bien. Lukas porte même en mépris ces mecs qui jouent des bonnes façons, alors que ce n'est que de l'hypocrisie, une manière plus douce d'arriver au même but. Comme pour rappeler qui ils sont, un pour l'autre, Lukas dit, son regard rivé dans le sien:

-Non, et tu le sais.

Lukas ne prétend pas être ce qu'il n'est pas. D'ailleurs, avec elle, il n'a jamais prétendu. Oh, il prétend bien être ce mec arrogant, à l'assurance outrageuse, ce mec que rien n'arrête. Elle l'a connu, vu: hésitant, sensible, découragé, attristé. Gentleman par contre, non. Alors il espère bien qu'elle le lui paiera ce verre, mais ce ne serait pas la première fois qu'Elina se fait princesse désirée.

Tandis que le regard de la belle glisse sur lui, le sien fait de même: Sa robe d'un rouge éclatant est difficile à manquer et le haut met bien en valeur son buste, qu'il sait bien enviable. Puis, il y a ses yeux bleus pétillants, qu'il a appris à apprivoiser, mais qui l'intimidait au début. On dirait qu'ils lisent votre âme. Ces cheveux, son odeur... ouais. Elle se lève, il l'interroge du regard, a tout juste le temps de finir son verre qu'elle le prend par la veste. Il lâche un "hey", mais obéit gentiment, lui envoie un sourire complice. Vrai ou pas, cette assurance qu'elle montre lui plait. Ils dansent et c'est comme dans le bon vieux temps: elle, lui, il n'y a que ça qui compte. Lukas est bon danseur, Elina pareille et la belle l'hypnotise, joue de ses avantages et Dieu sait qu'elle en a. Son regard cherche le sien quand elle évoque la baise. Petit espoir, il mord à l'hameçon, son regard le trahi.

Lukas n'est pas un grand lecteur, mais son ex' lui a lu, racontée, résumée parfois ce qu'elle lisait. Il se souvient d'une phrase qu'elle lui a lu un jour, l'histoire d'une femme qui aurait aimé avoir un aventure avec un homme marié, qui dit alors la phrase que le brun ténébreux sort alors, autenthique:

-Isn't it pretty to think so?

Cours toujours quoi. Il a vu comment elle le regarde, la danse fait le reste. Après, peut-être que son arrogance crée cette illusion. Puis, comme s'il se résignait, malgré tout, respectant ses limites qu'ils se sont fixés et parce qu'il a promis qu'il serait un ami, un bon ex', il ajoute:

-J'aurai droit à mon verre alors?

Et non, Lukas ne perd pas le nord.

Tu ne peux lui mentir, il te connait par cœur. Il t’a vu dans tes plus gros moments de doute, lors de cette période où tu étais craintive du monde qui t’entoure. Tu sais que tu ne peux le tromper, mais tu essayes, essayant tant bien que mal de lui montrer que tu t’en sors bien, même sans lui. Dans le fond, t’es plus vraiment la jeune-fille que tu étais d’antan, tu as pris en confiance, notamment avec la gente masculine, mais cette vulnérabilité qui a toujours émané en toi est toujours présente. Pour autant, tu te refuses de la laisser te dominer, ne voulant nullement être la pauvre poupée fragile d’autrefois, celle que tu méprises aujourd’hui.
Il te complimente sur ta robe, et tu lui souris en guise de remerciement, sachant pertinemment que ce genre de tenue lui plaisait ; t’as désormais pris l’habitude d’en porter.

Après cette courte discussion, tu te décides à l’exaucer, et tu l’attires sur la piste de danse. Ce moment te rappelle de bons souvenirs, de ces nuits que vous passiez à vous déchainer en boîte, aux nombres de collés serrés que vous avez fait ensemble. Celui-ci a un goût étrange, mais pour autant, tu te décides à balayer cette sensation perturbante ; il n’est plus à toi.
Tu t’amuses à le provoquer, à le séduire, à le frustrer en lui refusant ce qu’il désire de toi ardemment. Il ignore à quel point tu le veux en cet instant, mais ton cerveau te dicte sa loi, te soufflant que le moindre rapprochement physique pourrait te faire perdre le peu de raison qu’il te reste encore. Donc tu fuis, essayant tant bien que mal de tourner le dos à cette chaleur enivrante qu’il provoque chez-toi. Tu lis dans son regard une certaine déception, et à l’entente de ses paroles tu hausses simplement les épaules, un sourire moqueur sur le coin des lèvres.

« Crois-moi Lukas, il vaut mieux qu’on en reste là, parce-que je risque de t’épuiser. »

Tu ne plaisantes qu’à moitié, avant que tu ne lui fasses un signe de tête pour qu’il te suive au bar, celui-ci semblant bien décidé à réclamer son dû. Tu lui demandes ce qu’il souhaite consommer, et tu te prends la même chose. Une fois vos commandes arrivées, tu lui tends la sienne, avant de commencer la tienne. Peut-être que tu devrais t’arrêter maintenant, mais tu n’en as foutrement pas envie. T’as envie de rester là, avec lui, à boire toutes les émotions qu’il provoque en toi. Tu tournes ton visage, et ton océan plonge de nouveau dans ses ténèbres et ce fut comme tu en tombais amoureuse pour la millième fois ; tu t’en veux d’être autant à sa merci.

« Jolie veste, et elle est encore mieux portée ainsi. » Tu lâches, avant d’ajouter. « Ca te dit qu’on aille chez-moi ? Il y a trop de bruit ici, et je ne me sens un peu mal de t’avoir fait perdre ton super rencard. Je te dois une bonne soirée, et pour le reste, on verra ce qu'il se passe. » Tu joues clairement avec le feu, mais tu t’en fous, Lukas vaut la peine que tu te brules.

Quand il était avec Elina, le temps lui donnait souvent l'impression de passer trop vite. Combien de fois ils se sont appelés dans la nuit après s'être vu clandestinement dans la journée ou la soirée? Il était insatiable d'elle et elle aussi. Ce soir encore, depuis qu'elle était intervenue dans sa soirée fêtarde de façon impromptue, les choses s'étaient accélérées, encore une fois. Tout d'abord, son espoir du soir les avait laissé, pour sa petite déception et après une ou deux piques typiques de leurs échanges, ils avaient filé tout droit au plancher de danse. Le moment de la danse fut à la fois un moment de tension et de répit. De répit parce que cette fois, le temps semblait ralentir, ils formaient une bulle intime tous les deux, un monde même. Tendu, parce que son ex' ne se contentait pas de danser. Elle jouait de ses hanches contre lui, leurs lèvres, leurs nez, se frôlaient, sans oublier les regards, les sourires échangés. Lukas ne pouvait pas s'empêcher de se demander à quoi elle jouait, ce qu'elle cherchait? Lui montrer qu'elle est encore capable de lui faire oublier les autres filles? Elle avait envie de s'amuser avec lui comme avant? Toute façon, le brun ténébreux se laissait aller, aussi coupable qu'elle au final. Mais si elle voulait savoir si elle lui faisait de l'effet, il n'y avait pas de doute. Elle dû le sentir un coup quand dos à lui, elle bougeait contre lui. Un peu, beaucoup.

Elina fit alors volte-face. Joueuse, elle le narguait encore, au point de se moquer même. Lukas a toujours été orgueilleux, limite susceptible. Mais il sait être joueur aussi et la "nouvelle" Elina se montrait assez joueuse. Le truc, c'est que d'habitude, il renchérirait, il serait aussi joueur, mais face à sa kryptonite, super Lukas ne valait plus grand chose. Il lâche quand même, parce qu'il n'allait pas se laisser complétement faire non plus:

-Si tu le dis.

Réponse bien sage de sa part. Le plancher de danse ne lui disait plus trop, il fallait qu'il brise ce sort et de l'alcool ne ferait pas de tord. Son amie accepte de lui payer un verre. C'est bien ce qu'ils sont, non? Elle le laisse des mois passés, presque un an bientôt et la voici qui le drague ouvertement dans ce club, en plus de marqué son territoire. Les pensées de Lukas se bousculaient. Une part de lui en voulait encore à Elina de lui avoir fait aussi mal. Sait-elle seulement ce qu'il a traversé? Non, il ne l'admettrait pas, à personne, même pas à elle.

Alors il joue le jeu, un peu sur la réserve, mais il prend les devants en direction du bar pour ouvrir la marche pour elle et mener le chemin, sa main dans celle de la belle anglo-lituanienne. Il n'allait pas se laisser traîner comme un chiot non plus. Le brun ténébreux joue un peu du coude pour qu'ils aient de la place au bar et laisse ensuite Elina commander, optant pour des shots de vodka. Leurs verres cognent, ils ont bonne descente tous les deux. Un compliment et il baisse les yeux sur sa veste de cuir, en écarte un pan comme pour inspecter, se montrer surtout, abdos un brin contracté, pas le fruit du hasard, même s'il fait mine de rien.

-Ouais, c'est vrai qu'elle est pas mal.

Son regard se rive dans le sien, sourire en coin. Voilà, il reprenait un peu de mordant. Pour autant, il ne s'attendait pas à la suite, à cette... invitation. Les mots qui résonnent dans sa tête sont "pour le reste, on verra ce qui se passe". Son loup intérieur aboyait, hurlait, mode rut à fond activé. Heureusement, Lukas est plus intelligent que ça. Ça sentait le traquenard ou l'occasion d'un soir. Une option lui convient plus que l'autre, c'est clair.

-Ok, d'accord. Je te suis.

Intérieurement, il se jurait une chose. Surtout, ne pas faire de connerie, ne pas se laisser tenter, à moins qu'elle fasse un... truc en premier. De cette façon, elle ne pourra pas le blâmer. Il se voyait mal résister, mais il se jurait bien de ne pas craquer le premier. S'il se passe quelque chose, ce ne sera pas de sa faute. Après tout, même si ça ne lui convenait pas, le jeune homme a bien dit qu'ils pouvaient rester ami. C'était ça ou la perdre pour de bon alors...

Une fois dehors, le froid le saisit, mais le brun ténébreux résistait. Puis, ses origines lituaniennes lui font tolérer le froid non? Un coup d’œil à Elina et il lui propose, en entendant de rentrer chez elle, par uber ou à pied, peu importe...

-Je te prête ma veste si tu veux.