à la vie, à la mort. (Tadi)

Mer 31 Mar - 1:50

La porte de la salle d'arcade qui se referme derrière toi, tu traverses jusqu'au trottoir d'en face en faisant bien évidemment à ne pas te faire renverser. Mourir, ce n'est clairement pas dans tes plans, tu en as un bien meilleur en ce moment même. Ta main droite qui plonge dans la poche du même côté de ton jean pour y prendre ton téléphone afin d'envoyer un petit message dans le groupe Whatsapp du crew. Aucune réponse au bout de quelques minutes, tu insistes, tu spammes, ça change rien. Ça te casse les ovaires. Qu'est-ce qu'ils peuvent foutre ? Même quand ils bossent, ils parviennent à te répondre d'habitude. Il te faut un peu de nicotine, tu cales une cigarette entre tes lèvres puis tu l'allumes, tu tentes en tout cas, tu secoues plusieurs fois ton briquet sans qu'une foutue étincelle ne daigne en sortir. Tu râles en essayant de trouver du regard, une personne susceptible d'avoir du feu, tu n'es pas vraiment du genre à aller vers les gens mais là c'est une question de vie ou de mort. L'envie de nicotine bien trop forte, te motive à t'avancer vers un mec assis par terre, qui roule son joint. Tu saisis son briquet, posé juste à côté de lui sans prendre la peine de lui demander quoi que ce soit. Il fonctionne, alléluia. Tu lui balances à la gueule pour ensuite tourner les talons, tu ne prêtes même pas attention à ce qu'il te dit, tu estimes ne pas avoir de temps à lui consacrer, tu es trop pressée néanmoins, un petit arrêt chez toi s'impose pour y déposer ton blouson en cuir qui te sera bien moins utile en cette période de l'année. C'est en débardeur que tu passeras le reste de la journée, si ça peut te permettre de prendre un peu de couleur, ça ne peut que te faire du bien même si tu en as rien à foutre. Tes aussi pâle que la poudre que certains se mettent dans le nez et alors ? Ça fait ressortir la multitudes de grain de beauté que tu peux avoir sur le corps et notamment sur ton ventre. Tu ne t'éternises pas dans ton appartement, tu passes vite fait dans ta chambre pour récupérer ta planche, ton moyen de locomotion habituel quand ce n'est pas le vélo ou plus précisément le BMX. Avec ça, tu arriveras rapidement sur le lieu de travail de Tadi que tu as envie de voir, une bonne excuse pour surveiller un peu ce qu'il fait, si Blue n'est pas sur place avec lui. Tadi, c'est ta plus longue relation amoureuse ou du moins c'était puisque vous n'êtes plus ensemble et pourtant ça te ferait quelque chose à l'intérieur de le savoir avec une autre. Tu te demandes si il ressent la même chose lorsqu'il te voit avec Shaman, tu t'es pas mal rapproché de lui ces derniers temps et disons que tu aimerais que votre relation évolue un peu plus. Comme prévu, tu arrives devant la casse auto assez rapidement en skate, tu t'arrêtes pour venir prendre ta planche dans tes bras. Tu fais quelques pas jusqu'à l'entrée, jusqu'à l'énorme portail que tu pousses en cherchant Tadi du regard, tu ne sais même pas si il est encore là.

@Tadi Iiniwa

Dim 25 Avr - 16:25

You know I can't let you go it hurts to hold you so close. No good at being alone, let's go slow. Don't think we're wasting our time even if we're undefined. Either way we'll be alright, this I know. -- @Heather Ackerman

Il avait beau ne rien avoir à faire de particulier, il finissait souvent par ouvrir les yeux au soleil levé. Toujours en train de longer les allées de carcasses de la casse, à la recherche d'il ne savait quoi. C'était devenu son repère, il avait même un lit improvisé à l'étage de la grange en diagonale de la bâtisse qui accueillait la clientèle, mais il se souvenait toujours avoir squatter bien des voitures les nuits où il ne trouvait rien d'autre comme abri. Il avait vraiment connu la galère et Felipo, le propriétaire de l'endroit, l'avait bien aidé à se remettre sur pied. Vieille connaissance d'Hero, il avait bien voulu accepter le gamin qu'il était autrefois, et ça lui crevait le cœur de se rappeler qu'il n'y aurait plus de soirée où ils s'installeraient devant un feu, lui, Felipo et Tito.

Cela faisait déjà quelques mois, c'était encore un sujet trop douloureux. Il fallait pourtant continuer à vivre. Il essayait de se relever et si le squad était là, il savait aussi qu'en ce moment, tout semblait lui avoir éclater au visage, dont sa relation avec Rogue. Il avait déjà commencé à faire du gros n'importe quoi et à force d'étirer l'élastique, il avait fini par le faire céder. Il savait bien qu'entre eux, ce ne serait surement plus pareil, des sentiments pour d'autres personnes semblaient les avoir mener à regarder ailleurs, et pourtant, il ne pouvait s'empêcher de penser qu'il avait vraiment tout fichu en l'air. Car il ne fallait pas croire, elle avait toujours une aussi grande place dans son cœur, il fallait juste qu'il essaye de comprendre leur nouvelle relation. Il ne pouvait s'empêcher de se rappeler le bon vieux temps, et essayait souvent de la voir sans être seul avec elle, car il ne savait plus réellement à quoi s'en tenir. Il essayait de bien le vivre et y allait au jour le jour.

Cependant, elle avait peut-être vu clair dans son jeu, car alors qu'il cherchait encore quoi faire de sa journée avant de prendre son poste, il entendit la grille s'ouvrir et vit Rogue, seule, avec son skate dans les mains. Il ne pouvait s'empêcher de sourire et d'aller l'accueillir comme il se devait, même s'il avait un pincement au cœur en se rappelant que cette fois, il valait mieux éviter de lui voler un baiser ou de lui pincer une fesse pour la surprendre. Il devait d'ailleurs avoir l'air d'un bel imbécile, planté là, sans le moindre mot, sans le moindre geste avant de se secouer et de marcher pour aller à sa rencontre.

« Hey, je croyais pas te voir débarquer à cet heure ! C'est toi qui faisait autant vibrer ma cuisse ? J'ai presque envisagé de te répondre, mais t'es toujours plus vite sur ta planche que moi sur mon clavier, mais bon, tu peux toujours essayer, t'es pas aussi rapide que moi sur Brandie. »

Il ne pouvait éviter de dire des idioties, dont ce surnom pour sa planche qui avait eut le don de faire rire Heather autrefois. Seulement, maintenant qu'il avait déjà parler, derrière son envie de ravaler ses mots, il était bien heureux de trouver un équilibre. Sans toutefois ne pas lui faire son sourire idiot. Un sourire aussi séducteur que blagueur, le sourire qu'il faisait toujours pour la charrier, le même qui l'avait surement charmée. Et il espérait bien secrètement qu'elle n'allait pas relever son hésitation. Elle commençait à bien le connaître malgré tout, et pourtant, il savait qu'ils n'étaient plus totalement sur la même longueur d'ondes ces derniers mois. Il ne savait pas comment elle le prenait, si pour elle c'était normal ou si elle ressentait encore le besoin d'être proche, avait encore des vieilles habitudes qui revenaient la hanter et qu'elle devait ne pas refaire. Il ne saurait surement jamais, ils étaient tous les deux trop fiers.

(c) calaveras.